Le lifting fermé par fils tenseurs : interview du docteur C.H. médecin esthétique
- — Le lifting fermé par fils tenseurs en questions/réponses,
interview du dr H. médecin à la Clinique de l’Amblève
CA : Quelle est cette nouvelle méthode de lifting fermé ?
Dr H : Il s’agit d’un lifting sans aucune cicatrice et avec une éviction sociale ne dépassant pas quelques jours. Il se réalise le plus souvent sous anesthésie . Il est irréversible et sa durée d’effet est de 10 ans environ.
Le lifting classique ouvre les côtés du visage, décolle les plans profonds et les repositionne plus haut et plus en arrière de manière à retendre les tissus. L’excès de peau est découpé et les côtés sont resuturés juste en avant des oreilles et dans le cuir chevelu. L’éviction sociale est de 2 semaines environ. Il se réalise sur tout type de patient et le plus souvent sous anesthésie générale. Il est irréversible et sa durée est d’environ 10 ans.
Le lifting fermé se réalise par des fils tenseurs permanents, très solides, non élastiques et avec de nombreux crans accrocheurs qui repositionnent les tissus profonds comme dans le lifting chirurgical. Il se réalise sous anesthésie locale et par de petits orifices au niveau du visage et du cuir chevelu qui ne laisseront aucune cicatrice. Il est réversible si le patient n’aime pas le résultat et sa durée d’effet est de 10 ans minimum. Il se réalise chez les patients sans trop d’excès de peau et peu ou pas obèses vu la lourdeur des tissus à maintenir par les crans
CA : Peut-on prétendre au même résultat qu’un lifting chirurgical ?
Dr H : Oui dans le cas de personnes jusqu’ 50-60 ans maximum avec une peau ni trop fine ni trop fripée en superficie. Chez celles-ci le traitement de choix est le peeling au phénol. Chez celles au visage très lourd le lifting chirurgical s’impose. Chez toutes les autres le lifting fermé avec ces fils « armés » repositionne les tissus profonds avec les mêmes résultats que le lifting classique.
CA : Et combien faut-il de fils pour obtenir ces résultats ?
Dr H : Pour une correction de base il faut 6 fils, 3 de chaque côté pour repositionner pommettes, joues et ovale du visage. Ceci traite alors les sillons naso géniens, les plis d’amertume et les bajoues, corrige également partiellement cernes et pseudo poches sous les yeux. Pour une correction plus complète on peut également rajouter 2 ou 4 fils pour traiter un cou relâché et un double menton. On peut lifter le front par 2 ou 4 fils qui relèvent alors sourcils et coins des yeux en corrigeant par la même occasion les pattes d’oie. Ainsi on obtient un lifting aussi complet que par chirurgie.
CA : La durée dans le temps permet-elle également de concurrencer le lifting chirurgical ?
Dr H : Oui bien sûr puisque le lifting chirurgical a une durée d’efficacité de 10 ans et que dans le cas de cette technique on est déjà à 10-15 ans de recul avec résultats conservés. Ce qui a rendu ces résultats exceptionnellement durable pour des fils tenseurs c’est leur architecture tout à fait unique. Ils ont une âme en polyester très solide et surtout inextensible dans le temps, à la fois dans la longueur du fil et dans les crans. Ils sont enrobés de silicone médical avec une tolérance excellente dans les tissus malgré l’agressivité de leur accrochage.
CA : Les fils tenseurs existent depuis longtemps, quelle est la différence avec ces nouveaux fils ?
Dr H : Les autres fils tenseurs non résorbables ne sont pour autant pas à effet permanent car ils ont des cones de traction moins nombreux et plus fins qui retiennent moins bien les tissus. Ils sont usinés de manière hélicoïdale pour en faire des structures élastiques qui suivent parfaitement les mouvements de la peau du visage car ils sont placés beaucoup plus superficiellement et doivent rester invisibles. Avec les années ces hélices se distendent, les cônes de traction finissent par glisser dans les tissus et le résultat obtenu s’estompe endéans les 2 à 5 ans. Le seul intérêt de ces fils est d’être utilisables sur des peaux très fines ils restent alors peu ou pas visibles sous la peau. Sur des peaux d’épaisseur normale ces nouveaux fils tenseurs, qui sont placés de manière beaucoup plus profonde, permettent un ancrage maximal et durant de très nombreuses années. Leur situation très profonde les rend totalement invisibles malgré leur absence d’élasticité. On a déjà émis l’hypothèse que leur efficacité de maintien pourrait subsister la vie durant et justifier leur placement dès 35 ans afin de conserver la vie durant ce résultat liftant. Bien sûr nous n’avons pas encore assez d’années de recul pour corroborer cette hypothèse. Pour autant il ne faut pas attribuer tout le mérite du succès au fil en lui-même. La mise au point d’une technique de pose très particulière par l’inventeur de ces fils y est évidemment pour beaucoup. Le protocole de mise en place doit être suivi de manière très rigoureuse et avoir fait l’objet d’un écollage précis.
CA : Justement, cette technique n’est-elle pas très aggressive ?
Dr H : Pour l’opérateur c’est effectivement une technique semi chirurgicale. Pour le patient, pour autant que l’on ait scrupuleusement respecté le protocole d’anesthésie et de tunnelisation, l’intervention se déroule de manière très simple et surtout sans douleur. L’anesthésie locale endort tous les trajets des fils depuis le haut du cuir chevelu où ils sont arrimés jusqu’aux points de sortie du visage et du cou. La quantité de liquide injecté permet de tunnelier et dilater les trajets de passage des aiguilles courbes qui progressent alors avec un minimum de résistance. Ces points d’entrée et de sortie se referment spontanément, rapidement et sans cicatrice. Ces fils sont effectivement plus épais et les crans beaucoup plus forts que sur les autres fils. Toutefois ils sont placés très en profondeur pour repositionner les tissus à la manière d’un lifting chirurgical et de ce fait n’occasionnent que très rarement douleur ou plissement disgracieux de la peau. Une fois les fils en place le patient peut directement sortir et vaquer à ses occupations. Même si un bleu ou de petits gonflements restent possibles on est quand même très loin des suites opératoires d’un lifting chirurgical.
CA : Comment se déroule le placement ?
Dr H : Le protocole doit être suivi de manière très rigoureuse et minutieuse si on veut éviter toute complication infectieuse ou inesthétique.
Le patient doit arrêter toute prise d’aspirine, d’anti inflammatoire et d’anticoagulants 1 semaine avant l’intervention. Ceci doit être autorisé par le médecin généraliste ou spécialiste du patient.
Le patient doit la veille et le matin de l’intervention faire un shampoing et un nettoyage du visage avec un savon antiseptique. Juste avant l’intervention le visage et les cheveux sont passés au désinfectant et le patient reçoit une dose préventive d’antibiotique. Il reçoit également une dose d’un anti douleur assez fort pour prendre le relais de l’anesthésie locale une fois que celle-ci se dissipe et aussi pour un petit effet relaxant durant l’intervention.
Le traçage de l’emplacement des fils est évidemment une étape capitale qui se fait sur patient assis ou debout et avec sa participation. Il faut repérer les bon vecteurs de soutien des tissus permettant un lifting naturel, harmonieux et sans plis disgracieux.
L’anesthésie locale et la tunnelisation sont longues et précises et peuvent à elles seules prendre 20 à 30 minutes.
Le placement des fils prend 30 minutes à 1 heure selon le nombre de fils à placer. Ils sont insérés par un petit orifice que l’on ouvre dans le cuir chevelu au dessus de la tempe et ressortent en haut au niveau de l’occiput et en bas au niveau de la fin des vecteurs de traction dessinés sur le visage.
Les fils sont ensuite mis en tension et réglés et l’excès de longueur est coupé de sorte à être suffisamment éloigné de la sortie cutanée. Le positionnement des tissus doit être parfaite et ne pas créer de creux ou de plis inesthétiques.
Après l’intervention on fait volontiers une séance de LED antalgique, anti inflammatoire et cicatrisante.
CA : Et quelles sont les suites opératoires ?
Dr H : Durant environ 2 semaines il y a un gonflement modéré qui peut faire faussement croire à un lifting «encore meilleur » qu’en réalité. Une fois cet œdème évacué le résultat définitif « retombe » donc progressivement et il faut donc avertir à l’avance le patient de ce déroulement sous peine de lui laisser croire que les fils ont en partie lâché. Durant les premiers jours poches de glace et anti inflammatoires permettent de prévenir au maximum les douleurs et de minimiser les gonflements. On peut aussi à cet égard poursuivre les séances de LED à raison de 2 par semaine durant 2 semaines.
Parfois un bleu apparaît sur le trajet d’un fil mais c’est très vite résorbé. Il y a très peu d’éviction sociale qui va de zéro à 8 jours selon que le patient accepte que les suites se voient un peu ou pas du tout. C’est donc au total une technique très bien supportée.
CA : Ce traitement est-il coûteux ?
Dr H : Il faut bien se souvenir que les résultats du lifting fermé sont, quand les indications sont bien posées, équivalents en intensité et en durée au lifting chirurgical. Or le coût du lifting chirurgical varie de 5000 à 10000€ pour un minilift et de 10000 à 20000€ pour le grand lifting cervico facial.
Ces fils et leur technique de pose ont été mis au point par un médecin esthétique qui y a consacré 20 années de sa vie et les a fait fabriquer selon ses schémas personnels. Ce savoir faire en lui seul et la fabrication valent leur prix et donc le matériel coûte cher, mais les résultats sont là.
Le traitement par fils tenseurs coûte 2 à 4 fois moins cher que le lifting chirurgical, avec des suites beaucoup moindres et sans cicatrices.
Le lifting de base 6 fils coûte 3000€, parfois un peu plus si la situation demande d’autres ajouts tels de l’acide hyaluronique par exemple. Ensuite par 2 fils supplémentaires il faut ajouter 1000€ environ, compte non tenu d’autres ajouts.